Historique

Jacques de Thézac, le fondateur de l’Oeuvre des Abris du Marin et de l’Almanach du Marin Breton

L’Oeuvre des Abris du Marin et de l’Almanach du Marin Breton (lancée en 1899)

En 1899, Jacques de Thézac  fonde « l’Oeuvre des Abris du Marin et de l’Almanach du Marin Breton » ; elle a son siège à Sainte Marine en Combrit par Pont-L’Abbé-Lambourg (Finistère) et son but est « d’étudier et de rechercher consciencieusement et dans l’esprit le plus désintéressé, les moyens d’améliorer l’état moral ou matériel des marins-pêcheurs et notamment de lutter contre les ravages de l’alcoolisme ».


Les abris sont inspirés des sailors’s homes britanniques ; Jacques de Thézac décide d’offrir aux marins des bâtiments situés sur le port leur permettant de trouver un abri dans des locaux sains, chauffés, confortablement aménagés avec des salles de réunion et d’éducation.

En 1927 l’oeuvre initiale est divisée en deux comptes (L’Oeuvre des Abris du Marin et L’Almanach du Marin Breton).

En 1992, l’Oeuvre des Abris du Marin change sa mission qui devient « Venir en aide aux marins » et en 2006 elle devient l’association

LES ABRIS DU MARIN dont l’objectif est de venir en aide aux familles de marins en difficulté.

Les différents présidents de l’association :

  • Jacques de Thezac  de 1899 à 1936
  • Jean Raffenel de 1936 à 1954
  • Pol Friant de 1954 à 1961
  • Contre-amiral des Essarts de 1961 à 1979
  • Administrateur général des Affaires Maritimes René Georgelin de 1979 à 1985
  • Administrateur général des Affaires Maritimes Jean Lepvrier 1985 à 1990
  • Vincent Etienne Nédélec 1990 à 1992
  • Simon Le Rhun de 1992 à 2006
  • Roger Guillamet  2006 à 2018
  • Pierre Iweins 2018

Entre 1900 et 1933, du vivant de leur fondateur, onze Abris du Marin sont implantés dans les ports du Finistère et un  dans le Morbihan ; en 1985, considérant que les Abris ont « bien rempli leurs missions » et sont heureusement « dépassés par l’heureuse évolution sociale et économique du monde de la pêche », les 3 derniers abris sont fermés et vendus ; Jacques de Thézac s’en serait certainement réjoui…

Fondation et implantation des Abris du Marin

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  • Le Guilvinec (1900/1985), agrandi en 1923,
  • Ile de Sein (1900/1933) et extension (1906/1973),
  • Lanriec (1901/1957),
  • Audierne (1901/1956),
  • Concarneau (1901/1960),
  • Belle Ile – Le Palais (1901/1965),
  • Camaret-sur-Mer (1903/1961),
  • Sainte Marine, 1er abri (1904) puis abri actuel (1910/1985 et rénové 2008),
  • Ile Tudy (1908/1933),
  • Roscoff (1909/1952),
  • Douarnenez (1914/1973),
  • Poulgoazec (1933/1985),
  • Quiberon / Port Maria (1946/1971),
  • Ile d’Houat (1950/1965),
  • St Guénolé (1952/1973)

Des lieux très fréquentés

Créés en 1900 pour abriter et soutenir le marin-pêcheur breton, les Abris du Marin développent généreusement leur action jusqu’en 1985   tant sur le plan social que moral ; les abris les plus fréquentés sont Douarnenez, Le Guilvinec, passage Lanriec, Audierne et Concarneau.

Le journal Ouest-Éclair donne, pour l’année 1919, des précisions sur leur fréquentation :

« Les Abris du Marin ont retrouvé leur vie normale : les entrées de 1919 ont progressé de plus de cent mille sur l’année précédente. Ces établissements ont enregistré 335 670 entrées de marins, dont 60 134 entrées aux salles de lecture. Ces entrées se répartissent comme suit : Abri du marin de l’Île-de-Sein : 11 188, Guilvinec 52 874, Passage-Lanriec 33 230, Concarneau 23 164, Audierne 30 596, [Le] Palais 14 509, Camaret 12 872, Sainte-Marine 7 457, l’Île-Tudy 10 076, Roscoff 15 219, Douarnenez 129 085 ». 

L’abri du marin (Ti Ar Martolod) – fonctionnement

Outre une salle  où étaient donnés des conférences, des cours de perfectionnement en navigation ou des séances de projection, l’Abri du Marin comportait le logement du gardien, une bibliothèque, un dispensaire, des chambres pour les marins de passage, des ateliers où ils pouvaient réparer leurs équipements et un préau équipé de matériels de gymnastique.

Les Abris du Marin ont reçu des millions de marins qui vont y trouver un refuge, des cours de matelotage, de navigation, de radiotélégraphie, des jeux, des journaux, des revues et des livres, des soins etc.

L’alcool y était interdit ; on y trouvait que de l’eau et des tisanes d’eucalyptus.

Catholique fervent, l’action de Jacques de Thézac était sous-tendue par ses convictions religieuses. Sans faire de prosélytisme, les maximes rappelées sur les murs intérieurs des Abris et dans l’Almanach du Marin Breton s’inspiraient des préceptes de l’Evangile.

D’innombrables panneaux appelaient les marins à la tempérance et énonçaient  les grands principes qui devaient guider leur vie. On y trouvait également des contenus plus professionnels : cartes marines, systèmes de balisage, etc.

Facilement reconnaissables à leur couleur rose, les murs extérieurs des abris s’ornaient de devises comme :

  • Karet an eil egile  (Aimez vous les uns les autres )
  • Doue, Henor hag ar Vro  (Dieu, Honneur et Patrie)
  • Doue, Familh, Dever, ar Mor  (Dieu, Famille, Devoir, la Mer)

Les œuvres annexe : l’œuvre du bien du pêcheur et l’almanach du Marin Breton

L’Œuvre du Bien du Pêcheur (1906)

Créée en 1906 « l’Oeuvre du Bien du Pêcheur » a pour but, selon Jacques de Thézac, de  » faciliter, à des conditions avantageuses, tant l’achat que la location de logements salubres, gais, commodes, aux jeunes ménages de marins pêcheurs, de faire connaître et adopter peu à peu certaines particularités de construction et d’installation rendant la maison et le jardin du pêcheur plus hygiéniques et plus profitables, de rendre impossible les entassements humains ».

Ainsi 4 petites maisons modèles sont construites à Sainte Marine, cité-jardin de Kerheol (« village du soleil »).

L’Almanach du Marin Breton (1899)

« Nous sommes quelques amis qui vivons au milieu de vous, à terre et en mer. Nous voyons de près vos qualités…Nous voulons vous rendre service et vous aider à être plus heureux… C’est dans ce but que nous avons composé cet almanach… » Jacques de Thézac.

« L’Almanach du Marin Breton » est une publication professionnelle et éducative dont la première édition paraît en 1899. Cette revue permet à son fondateur de faire passer des messages concernant l’hygiène, la tempérance, le secourisme, la sauvegarde des marins en mer etc.

En mélangeant les données nautiques, les conseils professionnels, des instructions diverses et les pages d’attraction avec des chansons des maximes, des caricatures et des blagues, l’ouvrage est un succès inespéré et prometteur. Publiée à 6000 exemplaires, la première édition de l’Almanach du Marin Breton est épuisée en trois semaines et l’année suivante, le tirage de 13000 exemplaires s’avère insuffisant.

Que reste-t-il de l’œuvre de Jacques de Thézac ?

L’association Les Abris du marin.

Aujourd’hui, les abris ont été vendus mais l’œuvre des Abris du Marin existe toujours.

Devenue l’association Les Abris du Marin, elle a pour but de venir en aide, dans l’esprit le plus désintéressé, aux marins de la marine marchande (pêche et commerce) et à leurs familles par l’attribution de divers secours financiers

C’est une association reconnue d’utilité publique en 1920 et confirmée en 2006.

Les cotisations et les dons sont déductibles des impôts (sur le revenu et /ou sur les sociétés) suivant la législation en vigueur et fait l’objet d’un reçu fiscal.

Notre association peut recevoir des donations et des legs. Ces donations et ces legs sont exonérés de droits de succession.

Entre 2020 et 2024 l’assciation Les Abris du Marin a attribué 331 000 € de dons a 331 familles de marin.

L’oeuvre du marin Breton ; l’association fait des dons ou des avances remboursables sans intérêts. ​Entre octobre 2011 et septembre 2012, l’association a aidé 85 familles et effectué 45 dons. Par ailleurs l’Almanach du Marin Breton, ouvrage réglementaire indispensable à bord des bateaux professionnels ou de plaisance, fournit les ressources de l’action sociale. L’excédent de ses ventes est distribué en dons ou en réserve financière pour l’attribution des prêts.

Les abris du marin

Association reconnue d’utilité publique en 1920, confirmée en 2006.

Cotisation déductible des impôts (particulier 66%) et faisant l’objet d’un reçu fiscal. Possibilité et donations et legs en franchise d’impôts.