Association Loi 1901 ayant pour but de venir en aide aux familles de marins en difficulté
Témoignages du côté des bénéficiaires
Témoignages du côté du Service Social Maritime
La conjoncture actuelle amène de plus en plus de précarité, et l’action sociale de l’ENIM n’intervient que lorsqu’il y a un contexte de maladie. Pour tous les autres cas, il est parfois difficile de trouver des solutions d’urgence. En cela, les Abris du Marin apportent la bouée de sauvetage nécessaire pour pallier aux difficultés les plus pressantes, ce qui nous permet, à nous, assistantes sociales, de travailler plus sereinement un projet à moyen ou long terme.
Un exemple : la reconnaissance d’une famille de 6 personnes, dont le chef de famille est marin-pêcheur sur un fileyeur. Les derniers mois de l’année 2015 ont été catastrophiques (fiches de paie à moins de 500 €, voire parfois même négatives).
Les Abris du Marin ont pu permettre une aide alimentaire et le règlement d’une facture urgente. L’épouse de ce marin a été très émue à l’annonce de l’aide apportée et remercie Les Abris du Marin.
C’est bien que les associations comme Les Abris du Marin existent pour venir en aide aux marins ; un grand merci à eux.
A noter que le fonctionnement de l’association est expliqué aux familles à chaque fois.
Une autre famille de 6 personnes a également été soutenue pour une aide au paiement du loyer, survenu à la suite d’un grave accident cérébral du chef de famille. Leur moyenne économique journalière était de 0.75 € par jour et par personne.
Là encore, un grand merci aux Abris du Marin pour son existence.
Message reçu suite à la commission sociale du 22 mars 2024
De : granville@ssm-mer.fr [mailto:granville@ssm-mer.fr]
Envoyé : jeudi 11 avril 2024 12:10
À : Abris.du.marin@gmail.com
Objet : remerciements suite la décision des Abris du marin
Bonjour,
J’ai pu remettre le chèque à Monsieur Tonio VERTA à la suite de l’aide que les Abris du marin lui ont accordée en mars dernier.
A sa demande, je vous transmets ses remerciements.
Bien cordialement,
Nelly GOUJON
Conseillère en Économie Sociale et Familiale
Service Social Maritime
La criée Quai ouest, 50400 Granville
02 33 50 44 81 / 06 48 22 87 35 - granville@ssm-mer.fr
Le décret n° 52-540 du 7 mai 1952 classe les marins en vingt catégories, d'après les fonctions qu'ils remplissent. Dans la catégorie Pêche toutes les catégories ne sont pas représentées
catégorie 1 : apprenti
catégorie 2 : matelot de moins de 18 ans
catégorie 3 : matelot léger à la pêche côtière, à la pêche au large et à la grande pêche ; matelot à la petite pêche
catégorie 4 : patron non titulaire de titre de formation professionnelle maritime sur navire de jauge brute inférieure à 6 tonneaux armé à la pêche côtière
catégorie 5 : patron, titulaire du certificat d'apprentissage maritime et justifiant de 60 mois de navigation, sur navire de jauge brute inférieure à 6 tonneaux armé à la pêche côtière. Ouvrier mécanicien, titulaire d'un titre professionnel, sur navire de pêche côtière
catégorie 6 : magasinier, frigoriste (toutes classes)
catégorie 7 : patron breveté ou titulaire du certificat de capacité sur navire de jauge brute inférieure à 25 tonneaux, armé à la pêche côtière
catégorie 8 : patron, breveté ou titulaire du certificat de capacité, sur navire de jauge brute égale ou supérieure à 25 tonneaux armé à la pêche côtière
catégorie 9 : patron et chef mécanicien sur navire de jauge brute inférieure à 50 tonneaux armé à la pêche au large.
catégorie 10 : patron et chef mécanicien sur navire de jauge brute égale ou supérieure à 50 tonneaux et inférieure à 100 tonneaux armé à la pêche au large
catégorie 12 : patron et chef mécanicien sur navire de jauge brute égale ou supérieure à 100 tonneaux et inférieure à 250 tonneaux armé à la pêche au large
catégorie 13 : patron et chef mécanicien sur navire de jauge brute égale ou supérieure à 250 tonneaux et inférieure à 450 tonneaux armé à la pêche au large
catégorie 15 : patron et chef mécanicien sur navire de jauge brute égale ou supérieure à 450 tonneaux armé à la pêche au large
catégorie 17 : capitaine et chef mécanicien sur navire de jauge brute égale ou supérieure à 750 tonneaux armé à la grande pêche
Risques liés à la santé
La baisse de revenu en arrêt de travail et en inaptitude à la navigation est la principale raison des demandes d'aides financières et notamment de la part des marins pêcheurs. En effet le marin doit remplir des conditions très précises d'aptitude physique et mentale pour naviguer ; dès qu'un problème de santé entre dans les champs de restriction ou d'inaptitude définis par les textes, il doit non seulement faire face à une baisse très importante de son revenu (surtout si son armement ou lui même n'avaient pas souscrit un régime de prévoyance) mais aussi se préparer à une reconversion professionnelle qui peut s'avérer coûteuse.
Le marin pêcheur est particulièrement exposé à des risques d'accidents ou de pathologies invalidantes ; en arrêt de travail puis en en inaptitude, il percevra 50% du salaire qui a servi de base aux cotisations sociales.
Les marins cotisent tous sur la base d'un salaire forfaitaire lié à leur qualification ; un matelot peu qualifié aura ainsi une pension pour inaptitude de 800 euros par mois en moyenne, laissant peu de marge pour faire face aux charges liées au logement, à l'éducation des enfants ou encore à une mutuelle santé.
Les aides des associations permettent dans ces périodes un maintien de la mutuelle sur plusieurs mois ou encore le règlement de plusieurs mois de loyer...
De nombreux efforts d'information sont aujourd'hui réalisés par les différents acteurs du milieu maritime pour encourager les armements ou les marins à adhérer à un régime de prévoyance pour les arrêts de travail mais il n'y pas encore d'obligation pour la pêche artisanale (navires moins de 25m).
Risques liés à l’emploi
Les métiers maritimes et notamment ceux de la pêche et de la conchyliculture sont exposés aux intempéries mais sont également confrontés à des problèmes d'accès à la ressource.
Le marin peut alors se retrouver au chômage partiel ou total, parfois non indemnisé, sur des périodes longues.
La solidarité apportée par les associations dans ces situations où les marins se retrouvent très brutalement en dessous du seuil de pauvreté, permet d'une part une aide financière ponctuelle sur des charges familiales ou personnelles incontournables, et d'autre part, permet au marin de se sentir épauler par son milieu professionnel.
De nombreux marins sont obligés, pour pérenniser leur emploi ou y accéder lorsqu’ils sont au chômage, de suivre des formations pour obtenir les brevets adaptés ; dans ce cas leur salaire n'est pas maintenu et les indemnités dédiées se situent souvent en dessous de 1000 euros laissant là encore, s’il n'y a pas eu d'épargne préalable ou si elle est épuisée, des risques importants de déséquilibre budgétaire pour la famille.
Enfin beaucoup de femmes de marins ne travaillaient pas jusqu'à ces 20 dernières années ; aussi lorsqu'elles se retrouvent veuves et en retraite, elles ne perçoivent que la pension de réversion maritime souvent proche du minimum vieillesse (environ 850 € par mois en 2016)
Qu'elles soient propriétaires sans pouvoir faire face aux travaux d'entretien de leur logement ou qu'elles soient locataires, leurs charges liées aux besoins primordiaux sont souvent trop lourdes et les mettent dans des situations inextricables lorsque de plus, elles ne peuvent se tourner vers leurs enfants.
Chaudières en pannes, ballons d'eau chaude, fuel, frais de santé peu remboursés sont des urgences sur lesquelles les associations peuvent intervenir et soulager ponctuellement ces personnes en complément des aides de droit commun qui, souvent, sont insuffisantes.
En conclusion, la vraie spécificité est que la cotisation des marins est calculée sur un salaire forfaitaire lié à leur qualification ; si les marins de commerce gagnent un revenu à peu près équivalent à leur salaire forfaitaire, il n’en va pas de même pour les pêcheurs qui peuvent gagner beaucoup plus ou beaucoup moins (système du salaire à la part à la pêche).
Si le marin pêcheur n’épargne pas quand il gagne un bon revenu ou si il est en arrêt de travail trop longtemps, il se retrouve dans une précarité rapide surtout si il a des crédits.
Anne Simon, assistante sociale
On l'a vu ci-dessus, les marins sont classés en 20 catégories selon leurs fonctions à bord et les types de navire ou de navigation. A chaque catégorie correspond un salaire forfaitaire fixé par décret interministériel, sur la base du salaire moyen des marins correspondant à ces fonctions.
Pendant un arrêt de travail, prescrit par un médecin ou un praticien hospitalier, le marin perçoit des indemnités journalières de la part de l’ENIM, sous réserve d’y être affilié et d’avoir des droits ouverts. Ces indemnités sont calculées sur la base du salaire forfaitaire par rapport à la situation du marin.
- En cas de maladie hors navigation le marin perçoit 50 % du salaire forfaitaire de sa catégorie après un délai de carence de trois jours.
- En cas d’accident de travail maritime ou de maladie professionnelle le salaire est maintenu en totalité par l’employeur pendant un mois à compter du lendemain du débarquement ou rapatriement. À partir du deuxième mois, il perçoit les deux tiers du salaire forfaitaire de sa catégorie.
- En cas de maladie en cours de navigation le salaire est maintenu en totalité par l’employeur pendant un mois à compter du lendemain du débarquement. À partir du deuxième mois, il perçoit 50 % du salaire forfaitaire de sa catégorie.